Commémoration du 8 mai 1945

Comme tous les 8 mai, une cérémonie s’est déroulée devant la stèle commémorative, rassemblant un nombre important de personnes.
Parmi les participants, outre de nombreux élus, se trouvaient des représentants des anciens combattants ainsi que les conseillers départementaux Sara Short-Ferjule et Smaïl Djebara, la directrice du collège van Gogh et monsieur Pontvianne, instituteur au bois d’Émery.
Monsieur Parizia était le maître de cérémonie. Madame Fabrigat, première adjointe au maire, a lu le message de Sébastien Lecornu, ministre des Armées.
Monsieur le maire a ensuite prononcé un discours rappelant l’importance de se souvenir et de perpétuer le devoir de mémoire envers celles et ceux qui ont sacrifié leur vie pour notre liberté :
« Mesdames, Messieurs,
Nous sommes réunis aujourd’hui pour commémorer ensemble la fin d’un conflit dévastateur qui plongea le monde entier dans le chaos et le marqua à tout jamais.
C’est le 7 mai 1945, dans un collège de Reims, que l’Allemagne nazie capitulait enfin, après six années de combats atroces et de barbarie totale, qui coûtèrent la vie à près de 50 millions de personnes, civils et militaires, en Europe, en Afrique et en Asie.
Cette période s’éloigne inexorablement de nous, et les témoins directs disparaissent. Il est donc essentiel d’entretenir la mémoire de cette guerre, de ses abominations et de ceux qui en furent victimes.
Je pense d’abord aux millions de déportés : opposants politiques, juifs, tziganes, handicapés, homosexuels, que la barbarie hitlérienne a exterminés, après avoir tenté de leur voler leur dignité humaine.
Ils étaient français, anglais, américains, russes, canadiens, espagnols, beaucoup étaient très jeunes… trop jeunes pour être témoins ou victimes de ces tueries absurdes et sanguinaires.
Ils ont été sacrifiés sur l’hôtel d’une idéologie inacceptable et qui perdure de nos jours alors qu’elle a été rejetée par la science : le racisme.
Je pense aussi aux soldats de l’armée régulière et aux combattants de l’ombre, qui ont contribué au péril de leur vie à construire la victoire. Ils se sont retrouvés malgré eux plongés dans la folie de cette guerre.
Je pense à tous les civils jetés sur les routes d’Europe ; plus de 40 millions de personnes déplacées : prisonniers, déportés ou familles d’évacués perdues, errant à la recherche d’un lieu plus sûr pour eux et leur famille.
Quand vint la victoire, ce fut la fin d’un cauchemar, ce fut une joie immense partagée partout avec nos libérateurs, ce fut le rêve d’un nouveau monde à reconstruire, pacifié, libre et prospère.
Ce rêve, ils l’ont ensuite réalisé. Ils ont construit l’Europe qui était censée mettre fin aux guerres sur notre continent et assurer la libre circulation de chacun.
Ils ont construit l’ONU pour régler les conflits dans le monde. Ils ont construit une sécurité sociale assurant une réelle et juste solidarité.
Ce rêve, ce monde meilleur voulu par ceux revenus des camps, par ceux qui avaient combattu et résisté, par ceux qui avaient subi les misères de la guerre, restera-t-il encore debout longtemps ?
À I’heure où l’Ukraine subit des bombardements intensifs depuis deux années déjà, au nom d’un idéal qui n’a d’idéal que le nom, à l’heure où une véritable guerre de religion s’installe sur notre sol et celui de l’Europe, célébrer la victoire du 8 mai 1945 et la fin de la barbarie, n’est pas une manifestation banale autour d’un monument.
C’est lutter au quotidien pour une paix durable qui ne peut reposer que sur le respect, la justice, la solidarité et malheureusement la force.
Sis vis pacem para bellum disaient nos anciens mais nous n’avons pas retenu leur message et nous n’avons pas préparé la défense. Est-il normal aujourd’hui que 330 millions d’américains protègent 450 millions d’européens qui ne se donnent pas les moyens d’assurer leur propre sécurité ?
En 1940 lors de la bataille de France nous n’étions pas prêts et en punition, nous avons subi quatre années d’occupation.
Sommes-nous prêts aujourd’hui ?
Au niveau d’un pays, la force sans la loi, c’est la dictature, et la loi sans la force c’est l’anarchie.
Au niveau international, aucun pays ne peut se faire respecter sans la force, qu’il convient de montrer pour ne pas avoir à l’utiliser. C’est le principe de la dissuasion nucléaire mise en place par le général de Gaulle en son temps.
Nos combats pour l’Europe, nos combats contre toutes les formes de dictature, de mépris, d’intolérance et d’intégrisme, nos combats pour une société juste et solidaire sont autant de manières d’être fidèles à la mémoire de ceux que nous voulons honorer aujourd’hui, devant ce monument.
Donnons-nous les moyens de nos ambitions.
Quant à nos morts, qu’ils reposent en paix avec l’expression individuelle et collective de notre profond respect et de notre reconnaissance pour ce qu’ils ont fait pour nous et pour le message qu’ils nous ont laissé.
Vive la République,
Vive la France »
Des gerbes ont été déposées en hommage aux héros de la Seconde Guerre mondiale, symbolisant notre gratitude envers leur bravoure et leur sacrifice.
Comme chaque année, cette cérémonie a été l’occasion pour notre commune de se rassembler et de rendre un hommage à toutes celles et ceux qui ont contribué à la victoire et à la paix retrouvée.