Commémoration de l’Appel du 18 juin 1940

Hier, la municipalité d’Émerainville a honoré le 84ème anniversaire de l’Appel du 18 juin lancé par le général de Gaulle, en présence des élus, des représentants des anciens combattants et de nombreux émerainvillois.
 
Madame Fabrigat, premier adjoint au maire, a dirigé la cérémonie et lu le message national de Madame Patricia Miralles, secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens Combattants et de la Mémoire.
 
Monsieur le Maire a prononcé un discours émouvant, rappelant les moments clés de cette période historique et l’impact indélébile de l’Appel du 18 juin 1940 :
 
« Le colonel De Gaulle rentre au gouvernement de Paul Reynaud le 5 juin 1940, en qualité de sous-secrétaire d’État à la guerre.
Cette nomination est faite pour contrecarrer les plans défaitistes de Pétain, et ainsi montrer aux alliés un visage d’une France combative et optimiste.
Nommé Général de brigade le 7 juin, Charles de Gaulle est donc envoyé à Londres le 9 juin, pour y obtenir une alliance avec la grande Bretagne.
La démission de Paul Reynaud et l’armistice annoncé par Pétain le 17 juin (Pétain fut nommé président du Conseil avec les pleins pouvoirs par le Parlement issu du Front populaire par 569 voix pour et 80 voix contre, les députés communistes ne pouvant pas voter depuis le pacte germano-soviétique, ou pacte Ribbentrop-Molotov) en auront décidé autrement. Désormais, la France était suspendue à la seule destinée d’un homme qui, le 18 juin, n’avait que le verbe pour convaincre et la foi pour combattre.
Alors que le gouvernement français et une grande partie du peuple se résignaient à l’anéantissement de la nation française, au profit de ce qui allait se révéler comme un régime totalitaire et sanguinaire, cet appel lancé sur les ondes de la BBC le 18 juin mais aussi le 22 juin, a peu à peu réveillé les consciences, et fait renaître l’espoir.
Tout n’était donc pas perdu !
Jour après jour, aux côtés de la Grande Bretagne, et souvent en désaccord avec elle et avec les États-Unis, la France retrouvait le visage d’une nation combattive, qui, grâce à ses colonies, possédait un vaste empire prêt à lutter contre les forces allemandes.
L’appel du 18 juin allait devenir l’acte de naissance des Forces Française de la France libre, forces qui s’organiseront à Londres mais aussi clandestinement sur notre territoire.
Lors du débarquement du 6 juin 1944, la France libre était représentée par le commando Kieffer composé de 177 hommes, dont le plus jeune avait 18 ans et le plus âgé 28. 36 commandos français furent largués en Bretagne le 5 juin 1944, avec pour mission essentielle de désorganiser et de retarder le mouvement des forces allemandes vers la Normandie.
À ces hommes, s’ajoutent les 3 051 français, marins, soldats, parachutistes et aviateurs, engagés dans cette bataille de France.
Il convient aussi d’avoir en mémoire les 3 000 civils victimes des bombardements alliés du 6 juin 1944.
Le rôle déterminant du Général de Gaulle et celui de la résistance qu’il a suscitée pour la libération de la patrie, sa vision et son engagement patriotique, resteront à jamais gravés dans l’histoire de notre Nation, et dans celle de l’Europe toute entière.
Jamais une nation n’avait été autant incarnée par un seul homme. Jamais une Nation ne s’était autant identifiée au travers d’un seul homme. Jamais un homme ne suscita autant d’intérêt, et ce n’est pas l’ensemble de la classe politique qui me démentira, elle qui se dispute l’héritage de de Gaulle depuis des décennies.
Et que dire de son action après la guerre pour empêcher nos alliés de traiter la France en pays occupé, de choisir nos préfets, notre monnaie et même de chercher à nous supplanter dans nos colonies (ce que les américains feront par la suite).
Aujourd’hui, c’est sur le modèle et l’exemple donné par le Général de Gaulle que des hommes et des femmes font, au quotidien, preuve de courage et de dévouement ultimes pour que vive notre modèle démocratique et nos libertés religieuses, politiques, individuelles et collectives.
Mesdames et Messieurs, en ce 84ème anniversaire de l’Appel du 18 juin 1940, réfléchissons tous à l’ardente obligation de garantir les grands principes de la nation et de son autorité, et formons le vœu que l’héritage moral laissé par le Général de Gaulle inspire nos responsabilités individuelles et collectives.
Que vive la Paix,
et que vive la France « 
 
Une gerbe a été déposée par la municipalité, les anciens combattants et le Souvenir français en hommage à ceux qui ont combattu pour notre liberté. La cérémonie s’est conclue par un verre du souvenir partagé entre les participants.